Autonomie dans l’écriture…

Pour être le plus rapidement possible autonomes, lorsqu’ils écrivent seuls, les enfants allophones, comme les ados/adultes apprentis-lecteurs, doivent avoir à leur disposition des références faciles à trouver. Dans le cas contraire, le risque est qu’ils écrivent phonétiquement, une habitude qu’il leur serait difficile de perdre. Bien sûr ils peuvent chercher dans des documents divers qu’ils ont lus, mais ça devient vite fastidieux. Alors on peut très vite utiliser un répertoire. Chacun peut en réaliser un, au fur et à mesure de ses acquisitions… mais c’est un gros travail de mise à jour régulière.

Nous proposons donc Le Mémo

Quand on ne sait pas encore lire, chercher dans un dictionnaire est évidemment impossible, car cela suppose la connaissance des lettres et de l’ordre alphabétique. D’autre part, chercher dans un répertoire où les mots seraient classés d’après leur initiale donnerait l’idée que pour écrire un mot, il faut se baser sur sa prononciation. Et puis la prononciation de nombreux mots étant souvent fautive (pour les apprenants comme pour les personnes de leur entourage), se repérer « au son » est assez hasardeux ! Où chercher comme s’écrit « Chais pas ! » « Y dit rien » « A fait rien » ou « Cht’eulaidi »…..?

Le principe du Mémo est donc différent : les mots et expressions sont groupés par thèmes. On cherche « jaune » dans la page des couleurs, « cheval » dans celle des animaux, « docteur » dans celle des gens, « hier soir » dans la page « quand », etc.
Il comporte un nombre le plus réduit possible de mots, mais contient néanmoins environ 50 % de ce qui est nécessaire pour écrire un texte ou une lettre.
Nous avons choisi l’écriture liée (ce qui est rarement le cas dans les livres, et gêne donc pour la retranscription). Ce répertoire peut être complété, personnalisé par chaque utilisateur, qui y notera les mots qu’il tient à avoir à sa disposition.

Plus un outil est traditionnel, plus son utilisation est évidente. Par contre, un outil original suppose un mode de fonctionnement particulier, qui n’apparaît pas forcément. Il n’est peut-être pas inutile de décrire la façon dont il est utilisé par certains collègues, avec des résultats satisfaisants.

C’est le cas par exemple pour le Mémo. Si vous voulez qu’il rende vraiment les services pour lesquels il a été conçu, voici quelques indications :

Quand introduire cet outil ?

Dès que l’apprenant, même ne sachant pas lire (ou pas lire le français), commence à essayer de comprendre des textes écrits (et veut en écrire).

Bien sûr il faut que chacun ait son propre Mémo…

Comment démarrer ?

D’abord, chacun va le personnaliser :

  • écrire ses nom et prénom sur la page de couverture, et l’illustrer (pourquoi pas son portrait ?)
  • mettre les couleurs en face des mots  » bleu « , » jaune  » … en page 12
  • remplir son adresse sur l’enveloppe de la page 18.
Et ensuite ?

Pendant les premières semaines, il est indispensable de faire connaissance collectivement avec cet outil :

  • reconnaissance du thème de chaque page, qui permettra de se repérer rapidement dans le livret (la page des animaux, la page des questions, celle du travail, des habits…)
  • lecture d’une page, en étant aidé
  • exercice de recherche, quand on commence à être assez familiarisé avec le Mémo : Où peut-on trouver : « un panneau », « fatigué », « une ordonnance »…

Au bout de quelque temps, l’outil est opérationnel : l’apprenant sait se repérer plus ou moins dans les 18 pages

Quand il veut écrire un texte ou une lettre, et qu’il vient demander un mot à celui qui l’aide, chaque fois que ce mot figure dans le Mémo :

  • au début, on le lui montre, en lui disant :  » Tu vois,  » un ascenseur « , c’est à la page  » de la maison ».
  • un peu plus tard, on pourra le lui faire trouver :  » un jean « , c’est à la page des habits. »
  • au bout d’un moment, il suffit de lui dire:  » c’est dans le Mémo « . …
  • et ensuite, il le sait, et ne demande que quand il voit que le mot cherché n’est pas dans son livret.
P.S.  La page la moins utile n’est pas la 4 de couverture !

Les apprenants l’ont sous les yeux chaque fois qu’ils ont une phrase écrite en scripte qu’ils veulent recopier en écriture liée, et aussi pour avoir les modèles des majuscules (bien que souvent les majuscules tracées par des adultes puissent être « personnalisées », assez proches des majuscules d’imprimerie).