Qui est Odilon ?

Trois instits du mouvement Freinet, ayant participé à la mise au point de nombreuses productions au sein de la Commission Outils de l’ICEM. Nous avons eu envie de faire paraître différents outils qui ne pouvaient pas être diffusés par l’éditeur logique du mouvement, la CEL d’abord, puis les PEMF, pour différentes raisons : ils ne rentrent pas dans la ligne éditoriale des PEMF, ou bien leur créneau de diffusion est trop étroit, l’accord pédagogique ne s’est pas encore fait sur leur contenu ou leur forme…

Mais, les Éditions Odilon, c’est quoi au juste ?

On aurait pu travailler dans le cadre d’une association. On a choisi la formule SARL par commodité commerciale, pour pouvoir faire des factures administratives. Les collègues en ont un peu assez de devoir payer de leur poche des outils, souvent intéressants, créés par des copains, des groupes départementaux, des associations, mais pour lesquels la facturation ne peut pas être « officielle ». La plupart des communes acceptent les commandes adressées à Odilon, soit par l’intermédiaire de leur libraire( mais certains de ces libraires sont réticents, vu la modestie de nos tarifs…), soit plus souvent en procédure « hors-marché », ce qui a l’avantage de nous permettre un lien direct avec les enseignants. (Nous contacter pour les détails de la procédure « hors marché ».) Pour la ville de Paris, la plupart de nos outils sont sur au catalogue DASCO.

Qu’est-ce que vous éditez ?

Les premiers livrets, « Je m’appelle Odilon » , ont d’abord été diffusés par la CEL, puis par un petit éditeur, puis un temps par l’imprimeur, puis à compte d’auteur… Cet outil était bien apprécié des enfants, et rendait bien service en CP/CE, mais il était difficile de se le procurer, et surtout de le faire facturer ! Et puis il y a eu les « Histoire de Lire », qui ont eu à peu près le même parcours et les mêmes difficultés de commercialisation.

Après la création de la société, il était dommage de ne pas se servir de nos possibilités pour proposer d’autres outils, d’abord apportés par les trois d’Odilon, puis par des collègues ou des groupes qui, ayant mis au point des outils, n’avaient pas les moyens de les tirer, et surtout de les diffuser. Le premier auteur qui nous ait demandé la publication d’un ouvrage, c’est Paul Le Bohec. Il paraissait quand même aberrant que les livres de Paul, qui sont traduits et connaissent un bon succès en Allemagne, en Italie, en Espagne et même au Brésil, ne trouvent pas d’éditeur en France, pour cause d’espoir de diffusion jugé insuffisant !

Quelle est votre place par rapport au mouvement Freinet ?

À l’intérieur, et sur le côté ! Le débouché normal des outils produits dans le mouvement, ce sont bien sûr soit les PEMF http://www.pemf.fr/site, soit les Éditions ICEM http://www.icem-pedagogie-freinet.org/outils-et-publications, via la Commission Outils. Mais on voit bien que, sur les dizaines de productions qui naissent dans les classes chaque année, seules 3 ou 4 arrivent au catalogue. Et c’est normal, une édition représente un très gros investissement, compte tenu des chiffres de tirage. La plupart des outils ne sont en général pas assez au point, et couvrent rarement une gamme susceptible d’être commercialisée.

Vous avez donc un rôle de complément ?

Grâce à la légèreté de notre structure, nous sommes en mesure de faire des tirages réduits, ce qui permet de tester ces outils en vraie grandeur (sont-ils utilisables dans d’autres classes que celles de leurs auteurs ?), de faire un essai commercial (est-ce qu’il y a des collègues intéressés ?) et d’avoir une mise au point déjà bien avancée (forme, présentation). Nous pouvons ensuite reprendre ces outils et de les faire évoluer petit à petit.

Est-ce qu’il y a une évolution depuis 1995, année de la création des Éditions Odilon ?

Certains de nos outils ont atteint maintenant un stade de mise au point suffisant, et sont « adoptés » par les collègues. Pour beaucoup de CP, la première commande de septembre comporte un P’tit Dico pour chaque élève, et les séries d’Histoire de lire sont régulièrement remplacées. Pour relancer la recherche en maths, ouvrir l’éventail des productions en expression écrite ou en graphisme, les fichiers I.R.E. ont acquis droit de cité dans pas mal de classes. Et « Je m’appelle Odilon » sert bien aux jeunes en situation d’illettrisme…

Comment vous diffusez ?

On est présents aux Congrès et Journées d’Études, au Salon des Apprentissages, et ensuite, c’est le bouche à oreille. On reçoit régulièrement des courriers du type : « J’ai vu chez une amie certaines de vos productions, qui lui rendaient bien service. Voulez-vous m’envoyer votre catalogue… » Mais maintenant il y a Internet (la preuve !) et ça devient plus facile.

D’autre part, un certain nombre de collègues dans les départements ont accepté de devenir « Correspondants d’Odilon ». Vous pouvez donc les contacter par mail, ils vous proposeront de passer dans leur classe pour voir comment ils se servent de certains de nos outils, ou vous inviteront à une réunion où ces outils seront présents.

C’est possible actuellement dans la plupart des départements, et en Belgique, par exemple. (Nous adresser un message si vous désirez prendre contact avec un de ces groupes).